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La grotte (1)


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Clichés Jean Gascó

 


Grande cavité longtemps fréquentée par les spéléologues depuis E.-A. Martel à la fin du XIXème siècle, la grotte de Roucadour, comme celle des Escabasses, associe à un habitat préhistorique un art pariétal découvert en 1962 par Jean-Paul Coussy et Pierre Taurisson. La même année, Michel Lorblanchet fouille un coffre mégalithique au dessus de la grotte (avec stèle aniconique et sept inhumés)

Sous le porche, l’habitat a été fouillé dès 1925 par André Niederlender, de 1951 à 1957 par A. Niederlender, Raymond Lacam et Jean Arnal et de 1995 à 2005 par Jean Gascό. Les niveaux mésolithique, néolithique et de l’âge des métaux se superposent sur plusieurs mètres d’épaisseur.

L’art pariétal peint et gravé, découvert dans un diverticule gauche de la grande cavité, a d’abord été étudié par les inventeurs puis dès le 14 juillet 1963 par l’abbé André Glory et son aide l’abbé Jean-Louis Villeveygoux. Après le décès accidentel de ces derniers en 1966 et une longue période d’incertitude, les travaux ont été repris par Michel Lorblanchet en 2002 avec une collaboration pluridisciplinaire, en particulier de Jean-Marie Le Tensorer. Une publication exhaustive de cette cavité majeure devraitprochainement aboutir sous la forme d’une monographie qui nous permettra d’admirer la richesse de ce sanctuaire quercinois qui comporte plus d’une centaine de figurations animales gravées (chevaux, mégacéros, félins, mammouths, bisons…), anthropomorphes, signes très nombreux (en particulier des cercles échancrés) et une douzaine de mains peintes, noires ou rouges.




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Ours gravé (Cliché M. Lorblanchet)
Roucadour panneau I, partie supérieure (relevé M. Lorblanchet, Préhistoire du sud-ouest n°13) auroch femelle sur rebord rocheux plafonnant (longueur 27 cm)

 

Plus de dix années de fouilles dans la doline et sous le porche de la cavité ont permis à Jean Gascó d'étudier la continuité des occupations du site depuis près de dix mille ans. Le site éponyme (qui a donné son nom à une culture préhistorique néolithique) s'est avéré complexe. Tour à tour halte de chasse et habitat permanent du Mésolithique au Néolithique, Roucadour apparaît comme un gisement original où les populations des premiers paysans lotois assuraient essentiellement leurs ressources alimentaires en chassant. Le "Roucadourien" a pu y être daté et rajeuni avec les effets tardifs des premières manifestations des sociétés agricoles méditerranéennes qui amenèrent sur le causse de Gramat leurs innovations. Au Néolithique moyen, vers 4500 ans avant J.-C., la doline est largement occupée et on a pu y découvrir les vestiges de la plus complète maison de bois découverte à ce jour dans la région et y décrire son organisation. Mais le site apporte surtout de nombreuses informations culturelles et paléo environnementales sur les périodes de l'Age du Bronze et du Premier Age du Fer qui forment l'essentiel des témoins conservés. Une publication en cours de préparation réunit, après de nombreuses communications scientifiques intermédiaires, de nombreux chercheurs nationaux et internationaux.




(1) Arnal J., Couchard J.L. et Lorblanchet M. 1969 – La grotte de Roucadour (Thémines. Lot). Archivo de Prehistoria Levantina, Valencia, Espagne, T XII, p 55-91.
Coussy J.-P. 2005 - Roucadour (Lot), L’art initial gravé, éditions Résurgences-Apec, Hermies (46160 Cajarc), 128 p dont 85 de reproductions de  l‘ensemble des gravures.
Fau G. et Gascό J. 2001 – Histoire des fouilles et découvertes archéologiques à Roucadour (Thémines-Lot) 1925-2000. Association Racines – Alvignac (Lot) 106 p.
Gascó 2004 a - J. Gascó, La stratigraphie de l’Age du Bronze et de l’Age du Fer à Roucadour (Thémines, Lot), Bulletin de la Société préhistorique française, Tome 101, n° 3, p. 521-545, 14 fig
Gascó et al. 2004 b - J. Gascó, K. Gernigon, C. Muller, F. Briois, L. Bruxelles, A. Tresset, J.-D. Vigne,
J. Wainwright, Révision de la stratigraphie néolithique de Roucadour, Dartevelle (H.) Vergain (P.) dir. Actes V° Rencontres méridionales de Préhistoire récente, Clermont-Ferrand, p. 353-378, 15 fig., 9ème sup-plément à Préhistoire du Sud-Ouest. (Cressensac, Lot)
Gascό J. 2006 - Racines des paysans en Quercy et Ages du Bronze en Quercy, éditions  du Ver Luisant.
Glory A. 1964 – La grotte de Roucadour (Lot). Bulletin de la Société Préhistorique Française, Paris, t. LXL, p 166-169.
Glory A. 1966 – La grotte de Roucadour : le panneau III peint et gravé. Bull. de la Société d’Etudes et de Recherches préhistoriques des Eyzies, N° 15, p.135-143.
Lorblanchet M. 1964 - La sépulture de Roucadour, commune de Thémines, Lot. BSPF, LXI, C.R.S.M, n°2 p.43-45.
Lorblanchet M. 1984 - Grotte de Roucadour. In L’art des cavernes, Paris, Imprimerie Nationale, p. 511-514.
Lorblanchet M. 2004 - L’art préhistorique du Quercy, éditions Loubatières, 95 p.
Lorblanchet M. 2006 –Etude de la grotte ornée de Roucadour (Thémines. Lot).
Etat d’avancement des recherches. 2006 - Bull. Préhistoire du Sud-Ouest  N° 1 p 117-121.
Lorblanchet M. 2007 – Roucadour, la plus riche grotte ornée du Quercy ; Quercy-recherche n°128.
Niederlender A., Lacam R. et Arnal J. 1966 – Le gisement néolithique de Roucadour (Thémines-Lot). Paris Ed. CNRS, supplément à Gallia Préhistoire, 206 p.
Taurisson P. et Coussy J.-P. 1963 – La grotte de Roucadour (Lot). Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, Brive, T. 85, p. 108-110.

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